A l'heure où les prix agricoles s'envolent sur les marchés boursiers, SOLIDARITÉ réaffirme son engagement envers la souveraineté alimentaire, en promouvant les ressources locales.
C'est le message que SOLIDARITÉ a porté durant le FSM de Dakar au mois de février 2011, en s'appuyant sur la création d'un espace d'artisanat alimentaire.
C’est la richesse et les suites de cette expérience que nous voulons partager avec vous sur ce blog, en attendant la mise en œuvre de projets de long terme en partenariat avec les organisations paysannes d’Afrique de l’Ouest...
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17 mars 2011

Et pour les lusophones....

De retour au Brésil, Neide Rigo, nutritionniste et membre du mouvement Slow Food, s'est attachée à reproduire les recettes des autres artisans présents avec SOLIDARITÉ à Dakar. Elle s'est aussi inspirée de la base des recettes pour apporter de petite variantes, qui ont l'air, ma foi, bien sympathiques.
Voici un bel exemple d'échanges d'expérience Sud-Sud, que nous saluons.


Merci Neide pour votre implication et vos nouvelles expérimentations.

NB  : les posts de Neide sont en Brésilien, mais si besoin, n'hésitez pas à utiliser Google traduction

http://come-se.blogspot.com/2011_03_01_archive.html

http://come-se.blogspot.com/2011/03/tortilhas-com-milho-nixtamalizado-o.html
http://come-se.blogspot.com/2011/03/quinta-sem-trigo-13-milho-nixtamalizado.html
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10 mars 2011

"Priorité à la souveraineté alimentaire" - Courrier International

Article publié dans le Courrier International n° 1059 du 17 février 2011 (consultable ici)
Publié dans le journal Sud Quotidien par Cheikh Guèye 

Comment combattre la faim quand la dégradation des sols et la razzia des investisseurs étrangers réduisent sans cesse les productions vivrières ? Tentative de réponse. 

Alors que le monde n’a jamais été aussi riche et aussi avancé, la faim atteint des niveaux inégalés : 925 millions de personnes souffrent désormais de faim chronique, 24 000 meurent de faim chaque jour, dont 10 000 en­fants (selon la FAO, 2010). Dans ce “village planétaire” où les droits de l’homme sont convoqués si facilement pour donner des leçons d’humanisme et de conscience, comment peut-on accepter un paradoxe si choquant et si hypocrite ? Faire de la réduction de la faim un des Objectifs du millénaire pour le développement (fixé par l’ONU pour 2015) ne suffit pas. Les crises alimentaires successives et les flambées conjoncturelles des prix des céréales fondamentales comme le riz et le blé donnent un visage encore plus dramatique à un phénomène tout aussi structurel qu’inacceptable. 

Les causes de la faim

L’Afrique est depuis le siècle dernier le continent le plus dépendant du point de vue de l’alimentation : 30 % de la population y souffre de la faim. La faim chronique et la malnutrition y ont des conséquences graves depuis des générations sur la santé mentale et physique de millions d’Africains, ainsi que sur les performances de tout ordre. Les causes de la faim et de la malnutrition en Afrique sont connues. Il s’agit d’abord des déficits alimentaires conjoncturels et parfois cycliques liés aux variabilités du marché mondial de certaines céréales d’importation auxquelles les pays sont surexposés et à l’irrégularité des saisons pluviales dont dépendent les productions dans beaucoup de régions africaines.

Même si l’Afrique ne présente pas les densités démographiques extrêmes des deltas fluviaux asiatiques, ses taux de croissance de 2,5 % à 3 % par an font craindre les conséquences d’un gonflement important de la population, qui a atteint le milliard alors qu’elle ne s’élevait qu’à 750 millions au début des années 2000. Avec une densité moyenne de 32 habitants au kilomètre carré, l’Afrique dépasse l’Amérique latine, et les projections démographiques pour les trente prochaines années (1 450 millions d’habitants dans trente ans), corrélées à la dégradation de près de 72 % des terres cultivables de l’Afrique subsaharienne et de 31 % de ses pâturages, limitent gravement le potentiel de production et de souveraineté alimentaire.
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3 mars 2011

La hausse des prix du blé, une chance pour intégrer des céréales tropicales dans le pain en Afrique subsaharienne

Interview de Jacques BERTHELOT - 1er mars 2011 

Les médias parlent beaucoup de la hausse récente du prix mondial du blé, pouvez-vous préciser ? 

Effectivement, alors que le prix mondial du blé - prenons celui de la variété à teneur moyenne en protéines, le Short Red Winter, rendu FOB Golfe du Mexique - a été en moyenne de 130 dollars par tonne ($/t) de 2000 à 2006, il a bondi à 235 $/t en 2007 puis à 269 $/t en 2008 avant de retomber à 186 $/t en 2009 puis de remonter à 228 $/t en 2010 et à 342 $/t la troisième semaine de février 2011. Naturellement l'impact sur les prix à l'importation au Sénégal doit tenir compte de l'appréciation de 59 % du taux de change de l'euro (donc du franc CFA) par rapport au dollar de 2000 à 2008 avant de baisser de 10 % de 2008 à 2010, mais la forte hausse du prix FOB à Dakar en FCFA est indéniable, d'autant que le prix du fret maritime a lui-même flambé depuis 2007, avec la hausse du prix du pétrole.

Le prix du blé est-il appelé à rester durablement élevé ? 

On peut effectivement se poser la question puisque l'on a connu dans le passé une tendance de longue durée à la baisse du prix en valeur réelle (en pouvoir d'achat), c'est-à-dire compte tenu de l'inflation. Ainsi, malgré les prix très élevés du blé en 2008, il a néanmoins baissé en moyenne de 1,5 % par an en valeur réelle de 1950 à 2008 aux Etats-Unis (EU), bien qu'ayant augmenté de 7 % par an de 2000 à 2008.

Malheureusement, cette baisse à long terme du prix du blé est révolue pour plusieurs raisons : plafonnement des rendements et des superficies dans les pays développés ; hausse de la population mondiale et de la consommation de produits animaux dans les pays émergents puisque le blé est aussi un aliment du bétail à coté du maïs, de l'orge et du soja. Mais les deux principales raisons, minimisées par la plupart des experts, sont liées aux interrelations entre les prix des différentes céréales et du soja et la folle politique des pays développés, tout particulièrement des EU, de consacrer une part croissante de leur production céréalière à l'éthanol.

Car on a l'effet de dominos suivant dans la flambée des prix : la hausse actuelle et prévisible du prix du pétrole entraîne et entraînera celle de l'éthanol, qui nécessite plus de maïs aux EU et en augmente donc le prix, ce qui réduit d'autant les surfaces disponibles pour produire du soja et du blé, dont les prix flambent en conséquence. D'autant que les EU sont "faiseurs des prix mondiaux" pour les céréales et les oléagineux. Ainsi la production de maïs des EU destinée à l'éthanol est passée de 41 millions de tonnes (Mt) en 2005-06 (14,4 % de la production) à 126 Mt attendues en 2010-11 (40 %). A un moindre degré, l'UE consacre aussi, en 2011, 11 Mt de céréales à l'éthanol et 17 Mt d'oléagineux au biodiesel.

Or ces hausses des céréales consacrées à l'éthanol ont pesé beaucoup dans la baisse des stocks publics de céréales des EU et de l'UE par volonté de réduire les interventions publiques sur les marchés agricoles et de baisser les dépenses budgétaires agricoles. Puisqu'il existe une corrélation inverse – en dehors des périodes de forte spéculation – entre le niveau des stocks internationaux et le niveau des prix des matières premières, notamment des céréales, il faut souligner la responsabilité écrasante des EU et de l'UE dans la flambée actuelle des prix céréaliers. Ils sont responsables des ¾ de la baisse prévue des stocks finaux de céréales de 2009/2010 à 2010/2011 : de 46,5 Mt sur un total mondial de 62,2 Mt, 50 % de la baisse étant imputable aux EU et 24,5 % à l'UE. Et ils sont responsables de 96,7 % de la baisse des stocks de céréales secondaires – dont 27,4 Mt pour les EU et 13 Mt pour l'UE – qui représente 67,1 % de la baisse des stocks céréaliers mondiaux, sachant que 96 % de la  baisse du stock de céréales secondaires des EU est imputable au maïs, du fait de la hausse constante de la production destinée à l'éthanol. Les spéculateurs purement financiers connaissant l'effet de dominos des prix indiqués ci-dessus, ils ont évidemment amplifié la hausse des prix céréaliers.

La hausse du prix mondial du blé ne se répercute-t-elle pas sur les prix des céréales locales en Afrique de l'Ouest ?
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2 mars 2011

Les médias parlent de notre projet !

Dans la presse et sur Internet


abcBurkina
Produisons et consommons du pain fabriqué avec des céréales locales ! 

SOS FAIM 
Sénégal: projets de revalorisation des céréales locales

Courrier International
Priorité à la souveraineté alimentaire

Le Matin
VALORISATION DES CÉRÉALES LOCALES : Un pain à base de farine composée en expérimentation

Le Populaire 
UTILISATION DES CÉRÉALES LOCALES DANS LA FABRICATION DU PAIN : Avec l’appui de la Banque Mondiale, les boulangers vont proposer « plus de poids et moins cher »

Le Quotidien 
PAIN - Pour se libérer de la tyrannie du blé : Insérer 50 % de céréales dans la production

Réussir
Vers la promotion du pain à base de céréales locales

Saflirista
African foods: rising of wheat leads to bread made from local grain 

Sud Quotidien 
Les boulangers s’inspirent d’expériences étrangères 

Walfadjri
Introduction du pain à base de céréales locales : Une autre baguette est possible 

Sur les ondes

Interview d'Amadou GAYE (de la FNBS) et de Manuela GENEIX (SOLIDARITÉ).
Réalisée par Fatou MARONE DIOUF et diffusée sur SUD FM.



Reportage effectué lors de la table ronde sur le thème des substituts aux produits à base de blé importé, qui s'est tenue au FSM le 08/02.
Réalisé par Soumaila DAGNOKO et diffusé sur le site de Flamme d'Afrique (consultable ici).



A la TV
Interview réalisée par WalfTV à venir prochainement !