RISQUES D'INSTABILITÉ POLITIQUE
A l'heure où les prix agricoles s'envolent sur les marchés boursiers, SOLIDARITÉ réaffirme son engagement envers la souveraineté alimentaire, en promouvant les ressources locales.
C'est le message que SOLIDARITÉ a porté durant le FSM de Dakar au mois de février 2011, en s'appuyant sur la création d'un espace d'artisanat alimentaire.
C’est la richesse et les suites de cette expérience que nous voulons partager avec vous sur ce blog, en attendant la mise en œuvre de projets de long terme en partenariat avec les organisations paysannes d’Afrique de l’Ouest...
C'est le message que SOLIDARITÉ a porté durant le FSM de Dakar au mois de février 2011, en s'appuyant sur la création d'un espace d'artisanat alimentaire.
C’est la richesse et les suites de cette expérience que nous voulons partager avec vous sur ce blog, en attendant la mise en œuvre de projets de long terme en partenariat avec les organisations paysannes d’Afrique de l’Ouest...
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« Sachant qu'il existe une corrélation inverse quasi constante entre le niveau des stocks internationaux et le niveau des prix des matières premières, notamment des céréales, il faut souligner la responsabilité écrasante des Etats-Unis (USA) et de l'Union européenne (UE) dans la flambée actuelle des prix alimentaires et donc dans l’extension de la pauvreté, et indirectement dans les révolutions en marche en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Ces deux pays sont ainsi responsables des ¾ de la baisse prévue des stocks finaux de céréales de la campagne 2009-10 à celle de 2010-11 : de 46,5 millions de tonnes (Mt) sur un total mondial de 62,2 Mt, 50% de la baisse étant imputable aux USA et 24,5% à l'UE. Qui plus est ces deux pays sont responsables de 96,7% de la baisse des stocks de céréales secondaires – dont 27,4 Mt pour les USA et 13 Mt pour l'UE –, baisse qui compte pour 67,1% dans la baisse des stocks céréaliers mondiaux. Or la quasi-totalité de la baisse du stock de céréales secondaires des USA (95,8%) est imputable au maïs, ce qui est à relier à la hausse constante de la production de maïs destinée à l'éthanol.
RépondreSupprimerC'est effectivement la combinaison de la baisse des stocks céréaliers mondiaux et de la proportion croissante des céréales destinée aux agrocarburants qui est la première source de la flambée des prix alimentaires et de la hausse de la pauvreté. Ainsi l'éthanol absorbera en 2010-11 126 Mt ou 40% de la production de maïs des USA, 154% de plus que leurs exportations, 39% de plus que les exportations mondiales et 15,5% de la production mondiale[1]. Et, puisque le Service de Recherches du Congrès a montré récemment que la rentabilité des biocarburants de seconde génération, à base cellulosique, n'était pas en vue à moyen terme, alors même que l’Agence pour la protection de l’environnement a autorisé d'augmenter de 10% à 15% la proportion d'éthanol à incorporer à l'essence, on peut s'attendre à ce que la proportion du maïs destiné à l'éthanol ne cesse de croître. Car on a en effet l'effet de dominos suivant dans la flambée des prix : la hausse prévisible du prix du pétrole entraîne et entraînera celle de l'éthanol, qui nécessite plus de maïs et en augmente donc le prix, ce qui réduit d'autant les surfaces disponibles aux USA pour produire du soja et du blé, dont les prix flambent en conséquence. Et, comme le maïs et le blé sont la base de l'alimentation animale intensive, les prix des produits animaux (lait et viandes) augmentent corrélativement. D'autant que les USA sont "faiseurs des prix mondiaux" pour les céréales et les oléagineux. On doit y ajouter les 10 Mt de céréales de l'UE consacrées à l'éthanol et les 17 Mt de tonnes consacrées aux oléagineux pour le biodiesel. Et la flambée des prix du sucre est liée aussi à la forte hausse de la production d'éthanol basée sur la canne à sucre au Brésil.
D'autres causes de la flambée soudaine des prix ont été évoquées, notamment la croissance de la demande alimentaire dans les pays émergents, mais cette cause a été démontée par Olivier de Schutter, Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation, et l’on constate aussi que les stocks céréaliers de la Chine augmenteraient de 14,6 Mt de 2009-10 à 2010-11, compensant largement la baisse prévue de 4,1 Mt pour l'Inde.
Toujours est-il que ce contexte prévisible de la poursuite de la hausse des prix du blé confirme la nécessité d’une incorporation significative des céréales et tubercules tropicaux dans le pain ainsi que la diffusion de tortillas de maïs, mil et manioc à 100% de produits tropicaux, puisque leurs prix sont restés relativement déconnectés de la hausse des prix du blé et devraient le rester.