La technique du zaï, traditionnellement manuelle, est assez contraignante et laborieuse : le temps de travail est long (entre 200 à 300 heures de travail à la houe selon le type de sol) pour aménager un hectare et l’étape le plus pénible se situe en saison sèche et chaude, c'est à dire en période de manque d'eau et de nourriture.
C'est là une des contraintes majeure à l'adoption du zaï par les agriculteurs. L’autre frein au développement du zaï est le manque de compost, auquel la pratique de l’élevage dans une logique de complémentarité culture/élevage en agroécologie, permet de pallier.
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Le zaï mécanisé, par la technique de traction animale, est une alternative qui réduit considérablement la durée et la pénibilité du travail : un hectare est traité en 50 heures environ. Parallèlement, la production de biomasse et les rendements sont encore meilleurs que ceux obtenus par le zaï manuel.
La mécanisation consiste à réaliser des sillons croisés grâce à deux passages de la dent de travail du sol en sec en traction animale. Le premier passage est fait dans le sens de la pente : l’écartement entre passage correspond à l’écartement entre poquets. Le second est perpendiculaire à la pente et croise le premier. Les écartements entre passage correspondent aux écartements entre lignes de semis.
L'écartement entre les trous varie sensiblement selon la culture envisagée (mil ou sorgho).
Enfin l’intérêt du zaï mécanisé est l’augmentation des surfaces cultivées et des rendements des céréales en particulier les années où les cultures ont à subir le stress de périodes déficitaires pendant les périodes sensibles de leur cycle. Le zaï peut ainsi réduire l'impact négatif des aléas climatiques et sécuriser la production.
La technique du zaï pourrait être mieux valorisée si la capacité de traction de l'attelage et la disponibilité du compost pouvait être améliorée. Or, ceci est aujourd’hui à la seule portée des paysans qui possèdent un attelage, des outils adaptés (buteur, charrue, houe) et entretiennent un système agricole leur fournissant du compost en quantité et qualité suffisante. D’où la nécessité de poursuivre les recherches, les actions de sensibilisation et surtout de faciliter l’accès aux investissements à la petite paysannerie.
En sus des liens mentionnés dans les 2 premiers articles dédiés à cette pratique agronomique de mise en valeur des sols dégradés, les liens suivants permettront d’aller plus loin dans la connaissance et l’état de l’art de cette technique traditionnelle :
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