En Afrique de l'Ouest, près de la
moitié des terres cultivés est affectée aux différentes céréales
chaque année. Cette part est encore plus importante dans les pays
sahéliens où elle peut atteindre jusqu'à 70 %. Au niveau
régional, le mil et le sorgho occupent 70 % des surfaces en
céréales, contre 18 % pour le maïs et 13 % pour le riz.
Sorgho rouge |
Les principaux bassins de production de sorgho en Afrique de l'Ouest sont le Nord Nigeria / Sud Niger, le Burkina Faso et Sénégambie. A savoir que la présence du sorgho est moins marquée dans ce dernier. Le Nigeria et le Burkina Faso constituent ainsi les premiers pays producteur du sorgho avec 9 millions de tonnes pour le Nigeria (deuxième producteur mondial après les États-Unis) et 1,5 millions de tonnes pour le Burkina Faso.
Toutefois, la part du sorgho dans la
production céréalière régionale ne cesse de baisser depuis la fin
des années soixante-dix. A l'époque, le sorgho représentait 31 %
de la production régionale contre 36% de mil et 13 % de maïs.
Trente ans plus tard, le maïs voit sa part évoluer de plus de 100 %
pour remplacer le sorgho comme la deuxième céréale de région (27
% pour le mais contre 25 % pour le sorgho en 2009). On note la même
tendance pour la récolte mondiale du sorgho qui, contrairement à
celle des autres céréales, stagne depuis quarante ans aux alentours
de 56 millions de tonnes.
Si le sorgho progresse encore en
surface au Burkina Faso où il est cultivé depuis très longtemps,
il abandonne progressivement les meilleurs terres au profit du maïs.
Cette tendance s'explique partiellement par le rendement moyen qui a
peu augmenté dans ces dernières décennies et qui reste très faible
en comparaison de celui du maïs. Dans la région, le rendement moyen
n'atteint toujours pas 1 t/ha (1,3 t/ha au niveau mondial et
5,7 t/ha en France), ce qui le situe bien derrière le rendement
moyen du maïs (environs 1,25 t/ha). De surcroît, la recherche s'est
peu investie sur cette céréale et les nouvelles variétés ont été
peu diffusées.
Malgré ce repli, le sorgho reste le
premier choix des millions d'Africains pour les repas du quotidien et
ainsi une des céréales préférées de la région. Et Jean-Paul Collaert, l'auteur de l'ouvrage « Céréales :
La plus grande saga que le monde ait vécu », le considère
comme la céréale avec le plus grand potentiel parmi les céréales
majeures. Comment est-ce possible ? Rendez-vous le mois prochain pour le deuxième volet de notre enquête consacrée à cette céréale.
Sources :
Grain de sel, La revue d'Inter'réseau (2011) : Dossier spécial : Les céréales au coeur de la souveraineté alimentaire en Afrique de l'Ouest
Jean-Paul Collaert (2013) : Céréales :
La plus grande saga que le monde ait vécu
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire