Dans un rapport alarmiste, l’organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation alerte la communauté internationale sur les conséquences des tensions observées depuis mi-2010 sur les prix des denrées alimentaires. Les petits pays tributaires de leurs importations, notamment en Afrique, sont particulièrement menacés.
Le constat de la FAO sur les denrées alimentaires est sans appel : « des prix élevés et volatils vont probablement se maintenir » dans les années à venir. L’organisation onusienne, qui a travaillé cette année avec deux autres agences des Nations unies – le Fonds international de développement agricole (Fida) et le Programme alimentaire mondial (PAM) – s’inquiète donc des conséquences sur les plus vulnérables, à savoir les familles pauvres et les petits agriculteurs. « Comme la nourriture représente une part importante du revenu du petit agriculteur ou du budget du pauvre consommateur, d'importants changements de prix ont d'importantes conséquences », relève la FAO qui rappelle que « même de brèves périodes de prix élevés pour les consommateurs ou de prix faibles pour les agriculteurs » peuvent jeter ces catégories dans la pauvreté.
A l’origine de cette hausse continue des prix des denrées alimentaires, « l'augmentation de la consommation dans les économies en expansion, la croissance continue de la population mondiale et la demande accrue en biocarburants », note le rapport de la FAO. Quant à la volatilité des prix, elle devrait s'accentuer au cours des dix prochaines années en raison « des imbrications plus étroites entre les marchés agricoles et énergétiques et de la survenance d'événements climatiques extrêmes plus fréquents ». L’agence onusienne prévoit ainsi une flambée des cours mondiaux du riz, du blé, du maïs et des oléagineux pour la période 2015-2020. Ils seront supérieurs, estime la FAO, de respectivement 40%, 27%, 48% et 36% à ceux de la période 1998-2003.
L’AFRIQUE PARTICULIÈREMENT MENACÉE
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