A l'heure où les prix agricoles s'envolent sur les marchés boursiers, SOLIDARITÉ réaffirme son engagement envers la souveraineté alimentaire, en promouvant les ressources locales.
C'est le message que SOLIDARITÉ a porté durant le FSM de Dakar au mois de février 2011, en s'appuyant sur la création d'un espace d'artisanat alimentaire.
C’est la richesse et les suites de cette expérience que nous voulons partager avec vous sur ce blog, en attendant la mise en œuvre de projets de long terme en partenariat avec les organisations paysannes d’Afrique de l’Ouest...
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11 avril 2013

Valoriser une céréale locale : le fonio

Le fonio est l’une des plus anciennes céréales cultivées en Afrique de l’Ouest. Au Mali, la graine de fonio, appelée « Pô », est considérée comme « le germe du monde ».
Plante annuelle herbacée de la famille des Poaceae, comme le blé, le fonio est cultivé du Sénégal au lac Tchad. Il pousse sous le climat tropical, en saison sèche bien marquée, avec des températures moyennes de 25 à 30°C et une pluviométrie annuelle comprise entre 600 et 1200 millimètres...

Globalement plus pauvre en protéines que les autres céréales, le fonio possède de fortes teneurs en acides aminés essentiels. Réputée savoureuse et très digeste en Afrique, cette céréale sans gluten connaît aujourd'hui un regain d'intérêt en zone urbaine en raison des qualités gustatives et nutritionnelles que lui reconnaissent les consommateurs. Elle est traditionnellement recommandée aux enfants, femmes enceintes, aux personnes souffrant de surpoids (voir article L'obésité n'est plus un problème de riche), aux diabétiques et aux personnes atteintes de la maladie de cœliaque.

La petitesse des grains et les difficultés de transformation ont longtemps réduit le fonio à l’état de céréale marginale. En effet, elle est recouverte d’enveloppes externes non comestibles. Pour être consommée, elle doit d’abord être décortiquée pour enlever les enveloppes externes puis blanchie pour enlever le son au moyen de mortiers et pilons, vannée, lavée plusieurs fois pour enlever le sable et la poussière. Certaines transformatrices considèrent qu’il faut environ 10 litres d’eau pour laver et dessabler 1 kilo de fonio. Toutes ses étapes ont réduit le fonio à l’état d'une céréale marginale avec une culture typiquement familiale voire féminine sur de très petites surfaces (de 0,2 à 1 hectare).

Depuis le début des années 2000, à la demande des transformatrices et grâce à leur collaboration, aux progrès techniques réalisées par les centres nationaux africains de recherche avec la coordination du CIRAD et au financement du Common Fund for Commodities et l’Union Européenne, du fonio transformé de qualité est maintenant disponible dans les boutiques de quartier, supermarchés de grandes villes d’Afrique de l’Ouest et pour l’exportation - malgré que ces nations possèdent déjà leurs propres céréales rustiques ou sans gluten - en Europe et en Amérique.

Même si des recherches sont encore nécessaires pour mécaniser des opérations essentielles comme le lavage et le dessablage, la mise au point d’équipement de décorticage, nettoyage et séchage a permis aux entreprises existantes et aux groupements de femmes de mieux répondre à la demande et aux exigences des consommateurs, et a par conséquent favorisé l’émergence de nouvelles entreprises de production et prestation de service en relançant potentiellement  la culture du fonio dans les zones où il avait été abandonné.

Sources :

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