A l'heure où les prix agricoles s'envolent sur les marchés boursiers, SOLIDARITÉ réaffirme son engagement envers la souveraineté alimentaire, en promouvant les ressources locales.
C'est le message que SOLIDARITÉ a porté durant le FSM de Dakar au mois de février 2011, en s'appuyant sur la création d'un espace d'artisanat alimentaire.
C’est la richesse et les suites de cette expérience que nous voulons partager avec vous sur ce blog, en attendant la mise en œuvre de projets de long terme en partenariat avec les organisations paysannes d’Afrique de l’Ouest...
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3 juillet 2013

Pour quand le grand retour du sorgho ? (1/3)


En Afrique de l'Ouest, près de la moitié des terres cultivés est affectée aux différentes céréales chaque année. Cette part est encore plus importante dans les pays sahéliens où elle peut atteindre jusqu'à 70 %. Au niveau régional, le mil et le sorgho occupent 70 % des surfaces en céréales, contre 18 % pour le maïs et 13 % pour le riz.
Sorgho rouge
Peu connu des Européens, le sorgho est une des plus importantes céréales dans la région. Si cette plante herbacée de la famille des Poaceae reste derrière les quatre « grandes céréales » au niveau mondial (mais-riz-blé-orge), elle représente en couple avec le mil plus de 50 % de la production régionale.
Les principaux bassins de production de sorgho en Afrique de l'Ouest sont le Nord Nigeria / Sud Niger, le Burkina Faso et Sénégambie. A savoir que la présence du sorgho est moins marquée dans ce dernier. Le Nigeria et le Burkina Faso constituent ainsi les premiers pays producteur du sorgho avec 9 millions de tonnes pour le Nigeria (deuxième producteur mondial après les États-Unis) et 1,5 millions de tonnes pour le Burkina Faso.

Toutefois, la part du sorgho dans la production céréalière régionale ne cesse de baisser depuis la fin des années soixante-dix. A l'époque, le sorgho représentait 31 % de la production régionale contre 36% de mil et 13 % de maïs. Trente ans plus tard, le maïs voit sa part évoluer de plus de 100 % pour remplacer le sorgho comme la deuxième céréale de région (27 % pour le mais contre 25 % pour le sorgho en 2009). On note la même tendance pour la récolte mondiale du sorgho qui, contrairement à celle des autres céréales, stagne depuis quarante ans aux alentours de 56 millions de tonnes.

Si le sorgho progresse encore en surface au Burkina Faso où il est cultivé depuis très longtemps, il abandonne progressivement les meilleurs terres au profit du maïs. Cette tendance s'explique partiellement par le rendement moyen qui a peu augmenté dans ces dernières décennies et qui reste très faible en comparaison de celui du maïs. Dans la région, le rendement moyen n'atteint toujours pas 1 t/ha (1,3 t/ha au niveau mondial et 5,7 t/ha en France), ce qui le situe bien derrière le rendement moyen du maïs (environs 1,25 t/ha). De surcroît, la recherche s'est peu investie sur cette céréale et les nouvelles variétés ont été peu diffusées.

Malgré ce repli, le sorgho reste le premier choix des millions d'Africains pour les repas du quotidien et ainsi une des céréales préférées de la région. Et Jean-Paul Collaert, l'auteur de l'ouvrage « Céréales : La plus grande saga que le monde ait vécu », le considère comme la céréale avec le plus grand potentiel parmi les céréales majeures. Comment est-ce possible ? Rendez-vous le mois prochain pour le deuxième volet de notre enquête consacrée à cette céréale.

Sources : 
 Jean-Paul Collaert (2013) : Céréales : La plus grande saga que le monde ait vécu



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